Le Vice-ministre de la Justice Thadée Mambu Lau Mbemba a procédé le Samedi 22 Juillet 2023, à la libération de plus de 700 prisonniers à Prison Centrale de Makala. Une mesure qui entre dans le cadre de l’exécution de l’ordonnance Loi No 22/254 du 27 Décembre 2022 portant mesure collective de grâce. Intervenant à cette cérémonie le Directeur de la Prison centrale de Makala a donné quelques pistes de solutions pour lutter contre la surpopulation de cette maison carcérale bien avant de préciser la catégorie des prisonniers concernés par cette mesure.
Dans son mot de circonstance, Le Vice-Ministre Thadée Mambu a avant tout circonscrit le cadre de cette cérémonie. Une grâce présidentielle, octroyée conformément à la constitution qui confrère au Président de la République le pouvoir de prendre cette mesure suivant l’esprit et la lettre de l’ordonnance Loi N° 22/254 qu’il a récemment signé a la fin de l’année dernière.
Il a rappelé que, c’est cette dernière qui rend éligible un détenu qui serait bien comporté pendant sa détention et qui a purgé un certain nombre d’années de sa peine. Néanmoins, le Vice-Ministre Mambu a interpellé les bénéficiaires de cette mesure présidentielle à la récidive qui ferait que ces derniers puissent à nouveau mériter l’entièreté de sa peine.
Bien avant de remercier le chef de l’état Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui ne ménage pas, a-t-il poursuivi, d’efforts de marcher dans la droite ligne de l’état de droit, dont la bonne administration de la justice est l’un des leviers dans son discours de bienvenue au Vice-Ministre, le Directeur de la Prison Centrale de Makala, Monsieur Joseph YUSUFU a qualifié cette cérémonie de spéciale, qui restera dans les annales de cet établissement pénitentiaire. “La journée de Samedi 22 Juillet 2023 n’est pas seulement annoncée spéciale, mais restera inscrite dans l’histoire de la Prison Centrale de Makala et restera aussi gravée dans les mémoires des citoyens privés de liberté. Ces derniers qui croyaient être moins déconsidérés mais ont compris que l’Etat Congolais a encore besoin d’eux après leur séjour carcéral” .
Pour le Directeur de la Prison Centrale de Makala, l’exécution de l’ordonnance Loi No 22/ 254 du 27 Décembre 2022 portant mesure collective de grâce, à travers cette grâce présidentielle, est un geste d’humanisme qui fera en sorte que la prison soit tant soit peu désengorger. Et ceux qui y resteront pourront vivre avec commodité et toute quiétude. Car, a-t-il mentionné, que Construit depuis 1957 avec une capacité d’accueil de 1500 pensionnaires, la Prison Centrale de Makala regorge en ces jours 12.166 détenus en son sein dont 9.506 prévenus et 2.660 condamnés. C’est pour le numéro 1 de la Prison centrale de Makala, une surpopulation au zénith avec beaucoup des risques tant sur le plan sanitaire que sur le plan sécuritaire.
Par ce, le Directeur YUSUFU a donné une précision de taille ; La Prison n’a pas libéré, mais plutôt à exécuté les ordres des autorités judiciaires.
Par conséquent, elle garde et réinsère pour que ces détenus soient aussi utiles après leur libération Monsieur YUSUFU a en outre donné une précision de taille ; Cette mesure ne concerne pas les cas de Viol, assassinat, meurtre, détournement des deniers publics, atteinte à la sureté intérieur et extérieure de l’état, pour ne citer que ceux-là car la liste est exhaustive.
Pour lutter efficacement contre la surpopulation de cette maison carcérale de la capitale, Monsieur YUSUFU a fait quelques propositions au Vice-Ministre de la Justice, à savoir ; Que les Magistrats se dessaisissent des cas bénins; Que les Parquets puissent envoyer les Réquisitions afin d’emprisonnement à la prison pour des détenus dont les jugements et arrêts sont déjà rendus ; Que les transfèrements se fassent pour un bon nombre des condamnés vers d’autres prisons des provinces ; Que les propositions de libération conditionnelle soient traitées avec rapidité;Envisager une reforme rapide en vue de privilégier les peines alternatives à l’emprisonnement ou les peines non privatives de liberté.
Pour rappel, il est de coutume en République Démocratique du Congo, à la fin de chaque année, ou pendant l’année que le Président de la République prenne l’ordonnance portant grâce présidentielle collective. Cette pratique tire son origine de l’article 87 de la constitution de la République Démocratique du Congo qui stipule : il est reconnu au Président de la République le droit de remettre, commuer où réduire les peines.
Lionel Ipakala