Me Didier Kondo : “Nous devons réviser la constitution pour l’adapter aux réalités actuelles du pays”

Me Didier Kondo Pania est porte-parole général de 4 Interfédérales de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS/Tshisekedi). Il est en même temps avocat au Barreau près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe et au Barreau de Québec au Canada. Dans une interview accordée à la presse nationale a Kinshasa, il a épinglé quelques raisons qui poussent à la révision constitutionnelle en passant par la lenteur de la mise en place du gouvernement avant de vanter les realisarions du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo dont la diplomatie agissante et la modernisation de l’armée nationale. Entretien.

Me Didier Kondo, soutenez-nous l’idée de la révision constitutionnelle qui aujourd’hui fait l’objet d’une polémique au sein de l’opinion ?

Dans notre période ci, il est increvable que notre constitution puisse renfermer beaucoup d’incohérence et d’inepties. Les difficultés auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui dans la mise en place des institutions notamment le parlement et le gouvernement proviennent de la constitution de 2006 que nous avons hérité des belligérants. Par amour pour notre pays, notre peuple et nos institutions, nous avons le devoir de réfléchir comment adapter cette constitution aux réalités du moment.

En quoi la constitution freine-t-elle la mise en place rapide des institutions ?

Je vous donne un petit exemple. Le gouvernement n’est pas encore formé alors que le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a depuis le 20 janvier 2024 prêté serment devant le peuple congolais au terme de sa réélection pour un second mandat de 5 ans. 4 mois après cette prestation de serment , on n’a pas toujours de gouvernement. Il y en a qui attribue à tort et faussement ce retard au chef de l’Etat. La Bible dit dans Osée 4:6 que “Mon peuple périt parce qu’il lui manque de connaissance”. C’est par ignorance qu’on attribue la mise en place du gouvernement au chef de l’Etat. C’est le fait des inepties de notre constitution qui l’en empêchent. Comment voulez-vous que les choses marchent comme sur les roulettes lorsque, pour installer les députés nationaux, la constitution donne à la Cour constitutionnelle un délai de deux mois pour traiter tous les contentieux électoraux et publier les résultats définitifs des législatives nationales.

Aussi dans le cas où aucun parti ni regroupement politique n’a eu la majorité de sièges, le chef de l’Etat est appelé à nommer un informateur pour identifier la majorité parlementaire ?

Effectivement, après la publication des législatives si la majorité parlementaire ne se dessine pas, le président de la République nomme un informateur dont la mission est d’identifier cette majorité parlementaire étant donné que le président de la République nomme le premier ministre au sein de la majorité parlementaire. Ce qui est arrivé. Tout cela prend du temps et nous en sommes là jusqu’à présent. Mais quelque soit la longueur de la.nuit, le jour finit par paraître. Dès que le bureau définitif de l’Assemblée nationale sera installé, le gouvernement sera formé et ce sera à la grande satisfaction de tous les Congolais. C’est pourquoi je reviens sur ce que j’ai dit au début, pour éviter les difficultés que nous connaissons aujourd’hui ne puissent pas persister, nous devons réviser notre constitution pour l’adapter afin qu’il y ait rapidité dans la’mise en place des institutions.

Mais Me Kondo, au Sénégal les choses sont allées vite au point qu’une fois investi, le président de la République a nommé un Premier ministre et ce dernier a vite former le gouvernement dans moins d’une semaine ?

Bien sûr qu’au Sénégal le président de la République a prêté serment et au bout d’une semaine le gouvernement a été formé. Tout cela est arrivé parce que leur constitution est souple et facilite les choses mais la notre fait de croc-en-jambes , donc bloque. Elle est lourde. Et n’oubliez pas que dans la constitution du 18 février 2006, il y a des dispositions qui mettent en vente certaines terres du pays au nom de la solidarité africaine. C’est un piège pour nous avec languette d’agression que nous connaissons dans l’est de notre pays. La révision constitutionnelle s’impose.

Il y en a qui pensent que Félix Antoine Tshisekedi a échoué durant le premier mandat et aujourd’hui durant son deuxième mandat il veut changer la Constitution. Pensez-vous que la révision constitutionnelle va changer la donne ou bien c’est le casting des dirigeants qui pose problème car Joseph Kabila s’était plein qu’il n’avait 15 personnes et aujourd’hui on crie sur Tshisekedi : arrêtez-vous des voleurs?

Vous devez savoir que Félix Antoine Tshisekedi n’a pas échoué durant son premier mandat. Il faut savoir quand quelles conditions il avait pris le pouvoir. Il N’en déplaise aux mauvais esprits et traîtres ! Il n’y avait de pays que de nom. A travers le monde, quand on parlait de Congoalais, les gens riaient. Le Congoalais moi-même était considéré comme un sous-homme. Une fois au pouvoir, Félix Tshisekedi a mené une diplomatie agissante de haute facture au point de faire accepter que le peuple Congolais est un homme à l’instar des autres peuple du monde et qu’il méritait respect et considération des autres. Vous êtes d’accord avec nous qu’aujourd’hui nous, Congolais, sommes respectés et représentés dans le concert des nations. Pendant beaucoup de temps, les Congolais étaient représentés par les Rwandais qui portaient des noms Congolais dans les institutions internationales au nom de la RDC. Cette cacophonie a pris fin avec l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir. Les Congolais sont représentés dans les institutions au niveau régional, africain et mondial.

Mais on ne sent pas l’impact de réalisations de Tshiskedi?

C’est faux et archi faux. Tshisekedi a eu à accomplir plusieurs choses. Il a lancé la campagne de lutte contre le tribalisme, la corruption, l’impunité et le détournement des deniers publics. Il a ouvert plusieurs chantiers pour la constructions des infrastructures de base: ponts, routes de desserte agricoles, écoles, universités, hôpitaux, gratuité de l’enseignement primaire, gratuité de la maternité… Il a transformé des Kuluna en bâtisseurs du pays. Il a modernisé notre armée qui fait face aujourd’hui à l’agression rwandaise pour défendre l’intégrité territoriale. Il a construit le centre financier de Kinshasa, l’unique dans l’Afrique centrale. En Amérique il y a l’unique centre financier de Manathan et un autre en France. Il a initié le programme de développement local de 145 Territoires en cours d’exécution sur l’ensemble du pays. Et la liste de ses réalisation est longue. C’est ainsi que les Congoalais lui ont donné un second mandat.

Propos recueillis par ML

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